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Les philosophes s’emmêlent

mardi 21 juillet 2009, par PC

Edukritik est fan depuis la première heure du planB (exPLPL).
Mais il faut bien dire que dans le dernier numéro nous avons été tout particulièrement gâtés par l’article traitant de la mobilisation des chercheurs universitaires contre ce gouvernement. C’est avec délectation que nous avons lu cette prose qui analyse froidement et objectivement le corporatisme éhonté de cette classe de fonctionnaire qui ne se mobilise que lorsque la casse du service publique frappe à sa porte. Quand enfin ils s’y mettent, leur grandiloquence retient de l’universitaire l’universel.

Pour ajouter notre pierre à l’édifice nous nous sommes intéressés au dernier numéro de la revue de philosophie : Cités.
Nous avons admiré l’intelligence du titre de Yves Charles Zarka (digne d’un journaliste de libé ayant sniffé deux rails de Lacan), L’évaluation : un pouvoir supposé savoir
Il est vrai que l’évaluation fait bien partie de l’idéologie néocapitaliste qui s’est installée au cœur de l’état. En revanche, parler, comme le fait la revue « d’idéologie de l’évaluation » c’est déjà un début d’euphémisation.
Mais surtout ce que l’on regrette, c’est que là encore, des hommes dont la carte de visite universitaire ressemble à ma liste de courses chez ED ne s’intéressent au problème de l’évaluation que lorsqu’elle frappe à la porte de leur bureau de recherche. Car c’est bien depuis que l’on parle d’évaluer le travail de ces chercheurs que ces derniers en font un problème universel. Et attention, quand le philosophe/chercheur/universitaire se réveille, c’est toujours avec le même sens de la mesure qu’il réplique : standardisation des pratiques sociales/ Naissance et pratique d’un nouveau scientisme/entre illusion et perversité/ conformisme et prédation de la pensée/ Le démon de l’explicite/ tyranniser le savoir/ choix politique et fin de la connaissance/ la quantité tue la qualité…

Et pourtant s’ils avaient juste laissé légèrement entrouverte la porte de leur labo et lu quelques articles syndicaux (écrits il est vrai sans comité de lecture doté de la médaille machin et du prix du meilleur …) ils auraient peut-être entendu parler de la LOLF. Parce ce qu’ils sont en train de prendre sur la gueule, ce n’est ni plus ni moins ce que ce tout fonctionnaire voit arriver (et oui, même l’agent de service) depuis 2001.

La LOLF rédigée par les uns, votée par les autres : textes écrits à quatre mains par Alain Lambert, Notaire, sénateur UMP de l’Orne et son compère Didier Migaud, juriste, Député PS de l’Isère. Sous prétexte de redonner du pouvoir à l’assemblée nationale et de l’efficacité à la fonction publique, elle introduit la notion d’évaluation et de concurrence dans le secteur publique qui par essence en était écarté.

Heureusement ! Aujourd’hui cette politique directement dictée par le parlement européen touche nos chercheurs... Ils vont pouvoir enfin nous expliquer !

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