Marie-Aude Murail déraille

Pour ceux qui oserait prétendre qu’entre écrire de la littérature jeunesse et apprendre à lire aux enfants il y a un monde, ceux-là n’ont rien compris... Démonstration :

D’abord il faut savoir que le monde TRAGIQUE de l’illettrisme fascine depuis fort longtemps notre talentueuse auteure. Du temps où elle allait présenter ses livres dans les ZEP (il est bien connu que dans ces ZEP, perdues derrière le périphérique, vivent des hordes d’illettrés qui parfois même se demandent à quoi peut bien servir MAM).
De là son envie d’écrire des non-textes pour des non-lecteurs.

Voici un défi littéraire intéressant mais malheureusement, MAM s’arrêtera à mi-chemin, à l’endroit exact qui sépare la théorie de la pratique, c’est bien dommage :
« J’ai voulu être l’écrivain de ceux qui ne lisent pas, sans me rendre compte que, littérairement parlant, c’est du suicide. »
Cela voulait dire, écrire des textes : « sans notre culture, nos références, la complexité d’une intrigue, la richesse du lexique, la subtilité de l’analyse » car il est bien connu que tous ces illettrés n’ont ni culture, ni référence, ni lexique (c’est Bentolila qui le dit), ni subtilité d’analyse : des sauvages, vous dis-je !
Mais rassurez-vous, notre littératrice n’hésita pas longtemps entre sauver les illettrés ou faire une brillante carrière en littérature : « J’ai en quelque sorte repris ma liberté par rapport au non-lecteur et écrit des romans qui demandent au contraire des compétences. » Le suicide fut donc évité.
A edukritik on le regrette.

http://www.la-charte.fr/creation/nouvellemethodedelecture.html